Webtoon, manga … Un nouveau marché de la bande dessinée émerge sur le Web et sur smartphones.

À la suite de l’annonce par Dupuis du lancement de sa plateforme Webtoon Factory lors du Festival international de la BD (FIBD) à Angoulême, et de la prise de participation de TF1 dans la start-up éditrice de Delitoon, il est plus que jamais question de donner un futur économique et créatif à la bande dessinée nativement numérique. Les contenus proposés par le site de Dupuis, de type Webtoon, sont d’un niveau remarquable et témoignent de l’investissement confiant de Média Participations, plus grand groupe français sur le marché de la bande dessinée.

Si l’on ajoute à cette éclosion de plateformes la volonté du FIBD de mettre en avant les jeunes entreprises et les auteurs qui s’emparent de ces questions et des outils du numériques, on obtient une fenêtre de tir particulièrement favorable à la diffusion du message de l’EDRLab et de ses partenaires; le marché d’une bande dessinée nativement numérique, pressenti par notre groupe de travail BDCoMa, est désormais amorcé.

Nos travaux attirent le regard des acteurs du milieu, des éditeurs aux auteurs.

En immersion dans cette grand-messe du 9ème art, l’EDRLab a ainsi pu entrer en contact avec de nombreux partenaires éditoriaux, créatifs et industriels afin de poser les bases de relations transparentes et fructueuses pour nos activités de développement orientés BD nativement numérique.

Cela a été en particulier le cas lors d’une conférence sur la professionnalisation de la BD numérique, au pavillon Jeunes Talents. Les participants à cette table ronde ne nous étaient pas inconnus : il s’agissait de Camille Duvelleroy (« Panama Al Brown », « Eté »), Prieur et Malgras (« Last Quest »), Vidu (« E.P.I. » http://vidu.fr/e-p-i), Florian Dupas (Kwalia) et Julien Baudry (Cases.Pixels).

Durant cet échange, la spécificité de cette nouvelle variante d’art séquentiel a été soulignée (s’agit-il encore de “BD”, le mot n’est-il pas trop chargé ?), et le besoin d’un standard d’échange majoritairement partagé. Le travail d’EDRLab sur le sujet a été salué, et nous allons poursuivre un dialogue fructueux avec ces professionnels défricheurs de nouveaux espaces d’expression.

Un rapport à point nommé

Pierre Lungheretti, directeur de la Cité de la BD à Angoulême, a profité du Festival pour remettre au ministre de la culture Franck Riester un rapport sur la politique nationale à mener en faveur de la BD. Parmi les 54 propositions de ce rapport, un certain nombre se rapporte au sujet de la BD numérique et confortent nos travaux.

C’est en particulier le cas de la proposition 44, qui est de “créer un programme national de recherche et développement pour concevoir des œuvres BD digital native afin de conquérir les marchés étrangers et nourrir le Pass Culture.” Le rapport souligne ainsi que “le marché de la bande dessinée numérique est très faible (1% du chiffre d’affaires). Il est beaucoup plus développé au Japon et en Corée, et dans une moindre mesure aux Etats-Unis. 65% des bandes dessinées publiées existent sous forme numérique mais de manière homothétique. On peut émettre l’hypothèse que le marché des bandes dessinées numériques ne décollera pas tant qu’une offre spécifique, distincte des productions papier, n’existera pas de manière conséquente.”

Le groupe de travail EDRLab BD-Comics-Manga avance

Or, depuis plus d’un an, un groupe de travail EDRLab est consacré à la BD nativement numérique. Ce groupe de travail a bien défriché le sujet, et une communauté W3C (https://www.w3.org/community/bdcomacg/) va maintenant s’efforcer d’internationaliser largement cette étude à un niveau métier (et non pas technique), avec des professionnels provenant d’Asie (Japon en particulier) et des USA.

EDRLab continue en parallèle à travailler avec ses membres sur une proposition technique de format d’échange, cohérente avec le travail mené actuellement par le labo sur les W3C Web Publications et le futur format EPUB 4. Les développeurs d’EDRLab vont également prototyper des logiciels de lecture compatibles avec ce format durant l’année 2019.

Le nom de travail donné à cette initiative est DiViNa (pour Digital Visual Narrative) : ce nom prendra-t’il dans la profession ? il est trop tôt pour le savoir. Mais quoi qu’il en soit, rendez-vous dans quelques mois pour de premiers prototypes.

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